samedi 5 avril 2008

Petit tour du Sénégal..

On arrive dans le sud du Sénégal, découverte de la brousse africaine! Il y a des baobabs partout! Des fromagers; arbres gigantesques, et des anacardiers; arbres à pommes de cajoux, un régal...Depuis Kaolak, on roule sur la piste, à côté de la route "goudronnée" dans un triste état. On part visiter le village de Missirah, c'est ici qu'il y a le plus gros fromager du Sénégal, 30m de circonférence. Il y a aussi le parc national du Delta du Saloum, merveilleuse zone naturelle. Dommage que les prix soient très élevés, on se contentera d'un tour à pied, on oublie rapidement la pirogue! On croise facochères, singes, quelques antilopes, mais pas de z'hyènes! Pourtant, y'en a en pagaille!


Au village, on rencontre Hassan, père de famille très sympa, il nous accueille pour la nuit. Il a un projet pour son village de 4000 hab, il souhaiterait developper un jardin bio. Il possède déjà le terrain, un puits, il y aurait besoin d'un deuxième puits, et de quelques outils pour travailler la terre. Le projet pourrait prendre forme assez rapidement. Nous prenons connaissance de son dossier très pro. Il y aurait même possibilité d'ouvrir un centre de formation! Tout ça commence à nous interesser, un projet de developement durable, c'est le pied!


A Missirah, il y a aussi Adrien et Christophe..Deux français qui vivent ici à temps partiel, ils tournent un film sur la reserve et les habitants des alentours. Grâce à cette rencontre, on va en apprendre long sur Hassan! Il a déjà eu les faveurs d'une assoc', il y a quelques années, pour la construction du premier puits...Et il s'avère qu'il a mangé une bonne partie de l'argent..Il garde le fric pour lui, c'est un arnaqueur. Son projet est lancé depuis longtemps, les assoc' l'ont laissé tomber pour la suite de son projet. D'autres part, il nous avait dit qu'il était le seul à travailler dans ce domaine, alors que d'autres jardins existent déjà, et fonctionnent à merveille."No comment", on a eu chaud. Dur d'accorder sa confiance ici!


Bonne déception, mais on accuse le coup en repartant en casamance par la transgambienne, routes complètement épaves! On fait étape un peu avant la frontière, les flics se pointent dans la nuit, armés jusqu'au dents! Selon leur dire, tout le Sénégal sait que nous dormons là et qu'il serait plus prudent de se rapprocher du village voisin, les coupeurs de routes rôdent.

On traverse la Gambie d'un traite, le pays des tampons à mille francs! Un tampon à chaques contrôles, et je ne vous dit pas le nombre de contrôle que nous avons eu!!Je vous laisse imaginer! Il faut bien les arroser, tous ces beaux uniformes!

On découvre la Casamance et ses jolis paysages, très boisés et très vert. L'eau est présente un peu partout, avec le fleuve casamance et sa mangrove.
Mame Cheikh effectue un voyage en Casamance pour se faire "soigner" par les marabouts..Nous allons à Bloc Séfa, puis Salikegne, étapes necessaires à sa guérison. Il doit aussi retrouver son fils qu'il n'a pas vu depuis très longtemps. Après ça, on file à Cap Skiring, profiter de l'occasion de se baigner et se rafraîchir avant les grandes chaleurs maliennes. Ensuite, direction Sam Sam, où nos amis Marion, Paulo et Zou sont bien installés. Ils contruisent une case pour un mariage, elle doit être finit avant l'hivernage, au mois de mai. Ils vivent avec la famille d'Idrissa, Mafal..Nous mangeons tous ensemble, 15 autour du même plat, ça fait du monde! Derrick et Auréa les ont rejoint. (Pour ceux qui ne se rappellent pas, ce sont nos compagnons de voyages de Mauritanie, les stoppeurs...)

Sam sam est un tout petit village perdu au milieu de la brousse, très joli, calme, et la température y est largement supportable. Pas d'élèctricité, on va chercher l'eau au puits; c'est un retour aux sources.

Jo et Gaéts s'essaient à la pêche, sans grand succès, Jo ramène quand même une raie, insuffisant pour nourrir toute la famille. On apprécie le fait de prendre des douches régulièrement avec l'eau fraîche du puits. A part ça, quelques balades dans la brousse où Marion et Amandine en profitent pour couper des piquets, et à Elinkine, village voisin, pour faire les courses. Nous sommes restés 4 jours à Sam Sam, on aurait aimé rester plus longtemps, mais nous avons de la route!


Ici, on arrive à vivre avec un budget bouffe d'en moyenne 3000Fcfa par jour, soit 1000 Fcfa par personne. En euros, ça représente 1.5 € par jour pour une personne. Je pense même qu'on pourrait s'en sortir pour moins que ça, mais dès que les commerçants voient ta petite tête de toubab, c'est les soldes à l'envers! Viens chez moi mon ami, que je gonfle les prix!
On en rigole, mais ce n'est pas toujours drôle! Le client devant toi arrive à avoir le kilo de tomate à 500Fcfa, et toi on te l'annonce à 1000Fcfa, non discutable...bien entendu!
En dehors de ça, on a "subit" quelques contrôles de police...Il en ressort une amende de 3000 Fcfa pour non port de la ceinture de sécurité (Jo), et un bakchich de 2000 Fcfa pour les triangles de sécurité..Il en faut 2 par camions, et nous n'en n'avons qu'un!


Depuis que nous sommes en Casamance, pour des raisons de sécurité, on squat dans des villages la nuit...En général, on est l'attraction du coin..Tous les gamins des quartiers pointent leur frimousse, ils examinent les camions sous tous les angles, en te demandant de leur donner tout ce qu'il y a à l'interieur! On est devenu des rapes...On ne donne rien. C'est une mauvais habitude que les gosses ont pris, à cause de nous, touristes..
Il y a tellement de mondes autour de nous quand on arrive dans les villages que Gaéts a frotté tout le bas du camion en manoeuvrant, il reste gravé une belle raye, en souvenir!


Côté trajet, on y voit plus clair dans ce qu'on veut faire..On va peut être passer pour des fous, mais on a pris la décision de tracer la route jusqu'au Bénin...Ben ouais, maintenant qu'on est là, on ne s'arrête plus! Explications: Le Bénin n'est pas très loin du Burkina, et là bas, nous avons un contact sûr pour la réalisation d'un projet humanitaire. On a failli se faire avoir une fois, on a pas envie que ça recommence. On sait que frère Alfred à une soeur au Bénin (une soeur qui est soeur dailleurs). Pour ceux qui ne connaissent pas Alfred, c'est un ami à nous qui nous a beaucoup aidé pour l'association.
Il nous avait parlé d'un projet au Bénin quand nous avons finit celui au Cameroun, il y a quelques années déjà. Ce projet consiste en la construction d'un pont, pour relier un village coupé du monde pendant la saison des pluies. Point de chute, Kandi, au nord du Bénin. On ne s'engage pas, mais on a vraiment envie d'aller voir ce que ca peut donner!

Bref, le temps est venu pour nous d'aller voir ce qui se passe au Mali...On pense pouvoir y être dans quelques jours...Aurevoir Sénégal, nous ne repasserons pas par chez toi pour la route du retour, on passera directement par la Mauritanie..Mais à bientôt, sans doute...