Spud est reparti vendredi soir, après 15 jours parmis nous. On a passé la première semaine à Bladi et la deuxième à se balader.
Première étape, Bobo Dioulasso, changement de climat et de paysage, il fait plus frais et tout est vert. Pour ceux qui connaissent, je pense notamment à Stéf et Emi, on est allé sacrifier un poulet à Dafra, (les silures sacrés) pour la réussite du jardin. Toujours aussi mystique..On a aussi assister à une cérémonie des masques, tout le monde beurré au dolo et à l'hydromiel...Oui, oui, on y a gouté!
Dégustation de bandji (vin de palme) avec un producteur local. Le bandji est dans le bidon d'huile moteur et se boit à la calebasse (dans la main de Greg)
On a filé à banfora après, vous pouvez constater sur les photos que ça change grave du sahel!
Toujours du côté de Banfora, au lac de Tengrela, petit tour en pirogue au coucher du soleil pour admirer les hippos.
On a finit la semaine en beauté à Boromo, là-bas vit un troupeau d'éléphant sauvage. On a eu la chance de les voir à la reserve des deux bales, un pur moment de bonheur.
On a bien bougé, là on est sur Ouaga et on retourne à Bladi demain matin.
Ca chauffe un peu dans le Burkina, je vais essayer de vous raconter ça brièvement.
Tout a commencé peu après notre arrivée. Une jeune fille se fait courtiser par un policier, son petit ami n'apprécie guère et la giffle. Le policier veut la venger et convoque le petit ami dans les bureaux. Première convocation, il ne se présente pas, seconde convocation, il ne se présente toujours pas, troisième fois il est interpellé et passé à tabac. Il décède quelques jours plus tard à l'hôpital. Cause du décès, une méningite qui s'est transformé en paludisme. Plutôt gros non? Le policier est couvert par le gouvernement, personne ne veut reconnaître que le jeune est mort de ses blessures. Les élèves se révoltent, manifestent dans la rue. Un deuxième enfant de 12ans est mort d'une balle perdue, toujours venant d'un policier.
Pour calmer tout ça, le gouvernement (qui refuse toujours d'admettre la bavure policière) ferme les écoles. Du primaire à l'université, il n'y a plus cours depuis maintenant 1 mois. C'est vrai que les élèves de primaire, dans les villages surtout, sont à craindre!
Les jeunes sont en colère, brûlent quelques bâtiments publiques, et marchent toujours pour se faire entendre.
Vient s'ajouter à ça...Un militaire qui rentre chez lui et trouve sa femme entrain de "s'amuser" avec un "réparateur de machine à laver". Le militaire renvoit le mec chez lui à poil sur sa moto. Ce dernier va se plaindre à son patron qui a de l'influence (en ne lui racontant pas la bonne version des fait). Le militaire se fait emprisonner, pour réclamer sa libération, les militaires dans la nuit du 22 au 23 mars sont sortis piller les magasins de Ouagadougou. La décision du juge étant contestée, le palais de justice se met en grève. Le Président de la République, Monsieur Blaise Compaoré soutient ses militaires.
La population a peur, l'atmosphère la nuit a Ouaga est étrange, plus personne ne sort, on dirait qu'un couvre feu a été instauré. il n'y a pas de coup d'état, juste un abus de pouvoir, banal finalement ici. Il n'y a pas de loi, chacun fait ce qu'il veut s'il porte un uniforme, Blaise accepte tout.
L'école doit reprendre demain, mais je pense que sa réouverture risque d'être reportée. D'autres manifestations sont prévues. Voilà grossièrement ce qui se passe.
On peut dormir tranquille, tout va bien!
Ne reste plus qu'à vous souhaiter une bien belle journée et la paix dans le monde...Inch'allah?!