vendredi 21 novembre 2008

Bilan santé de B.B. (Bamako by Bus)

On sent la fin du voyage qui approche. On s'est dit quand même, qu'une conclusion s'imposait sur ce que nous avons vécu, ce qui ressort de cette étape.



Une journée pas comme les autres!


A 14ans, je commence à écouter du reggae, à 16ans mes parents me donnent la chance de visiter le Maroc et depuis une passion pour l'Afrique est née en moi.

En 2001 et 2003, je repars au Maroc et en 2005 je pense réaliser mon rêve en partant pour la 1ère fois en Afrique noire au Cameroun. Mais 3 semaines c'est trop peu pour me rassasier.

En 2006, "la routine occidentale" ne nous convient toujours pas. Debout, manger, boulot, dodo! La Didine est fatiguée de mes plaintes quotidiennes, c'est à partir de là que notre vie va changer. On se donne 2 ans pour établir un projet qui plus tard s'appellera "Bamako by bus". Grâce à Amandine, on va se fixer une date butoire, l'année 2008. Il faut trouver un cam'tar, l'aménager et économiser. On souhaite partir 1 an, c'est pas gagné!

12 janvier 2008, la neige arrive sur le Haut-Doubs, nous nous partons pour le Grand sud.

10 mois plus tard, je suis toujours en Afrique et elle me manque déjà. J'ai l'impression qu'une seule journée s'est écoulée. Mais c'est ça un rêve, il suffit d'un bruit et on se réveille, et tout est terminé, on aimerait se rendormir et repartir, peut-être "la nuit prochaine"!!

D'Essaouira à Djougou en passant par St Louis, Bamako et Ouagadougou, j'ai pu découvrir UN peuple, différent du Maroc au Bénin évidemment, mais avec des principes communs oubliés depuis pas mal de temps en occident.

Ici, comme dirait Tiken, "les gens t'accueillent la main sur le coeur.."

Ici on partage avec ceux qui n'ont rien et souvent, c'est ceux qui n'ont rien qui arrivent à partager!

On apprend également ce qu'est l'hospitalité, le plus souvent autour d'un thé à la menthe, (je sais qu'autour d'un pont c'est pas mal non plus!)

Et pour finir on apprend à sourire! En France, tout le monde fait "la gueule"à son voisin! Ici, on vit ou plutôt survit mais la plupart du temps avec le sourire, au jour le jour, on profite du moment présent on se contente du minimum!

Bien sûr, tout les Africains ne sont pas comme ça, mais ça concerne la majeure partie de nos rencontres. N'allez pas imaginer que c'est tout beau tout rose. On n'est jamais l'abri de la petite escroquerie, du vol et de la fameuse corruption qui n'est plus à citer j'imagine. Il faut malheureusement toujours être sur ses gardes. Difficile d'éviter ces petites tracasseries, parfois grave c'est bien dommage. Mais dans des pays où les chefs d'états se gavent et affament leur peuple, comment voulez vous qu'il n'y ait pas d'incidents! Essayez donc de vivre avec moins de 1 euro par jour!

L'Afrique est une poudrière prête à exploser, l'espoir n'est plus qu'un mirage qui disparait peu à peu.

Pour moi, ce voyage était un rêve que j'ai réalisé, tout éveillé. Maintenant, je souhaite de tout mon coeur, que le peuple Africain s'endorme et fasse un joli rêve...


Jo


La fin du début du commencement


Janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre...11 mois écoulés au cours desquels j'ai perdu la notion du temps et de la réalité.

J'ai quitté un monde où tout est dirigé par l'argent, où la vie est rythmée par une activité quotidienne (pour la plupart), qu'on appelle communément le travail. Se lever, aller bosser, rentrer, s'atteler aux tâches quotidiennes, manger, dormir et recommencer. Pouvoir se permettre un extra ou quelques loisirs si le compte en banque ne voit pas rouge. Sortir dans la rue et éviter de regarder les passants, de peur qu'ils ne nous adressent la parole. Et si quelqu'un ose nous regarder un peu trop, on va se demander ce qu'il a, celui là, à nous mater comme ça.

Je suis arrivée ailleurs. Là où l'argent n'existe pas ou peu, où à l'excès pour certains. Là où on ne mange pas à sa faim, ou pas du tout, là où le blanc est synonyme non pas de paix, mais de pouvoir, ce qui a plutôt tendance à provoquer la guerre! Le blanc attise l'interêt des plus vicieux, mais pas des plus malheureux. S'ils ne sont pas majoritaires, ceux là ont su montrer le bout de leur nez à chacun de nos passages. Dans cet ailleurs, on vit au jour le jour, et même si les traditions s'effacent peu à peu, elles se perpétuent encore. On m'a vu, parce que les gens ne regardent pas leurs pieds en marchant là-bas. Tu fais 1000 rencontres par jour, parce que même ceux qui ne se connaissent pas se parlent.

Oui, là-bas on m'a vu. On a incarné la richesse avec notre beau camion et notre voyage d'un an, la banque, la survie, un rêve ou une chance. On a partagé avec ceux qui avaient envie de nous connaître (les sincères sont peu nombreux!), on a temoigné de la France. Parce que même si il y a l'argent chez moi, ceux qui ont pour culture la vie en communauté, le partage et le contact ne s'y retrouveront pas.

Ce n'est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais je pense que le changement est difficile. Quand on sait en plus qu'un voyage pour le grand nord coût le prix de la vie, perdue dans la soute à bagage d'un avion ou dans la colère de l'océan!

Et pourtant il faut comprendre ceux qui veulent partir, il n'y a ni argent, ni à manger, et pas d'issus politiques. Pour la plupart, les pays africains sont des dictatures, avec des dirigeants placés et maintenus par la France, pour des raisons économiques. C'est ce qu'on appelle la francafrique, et on trempe là dedans depuis longtemps, on étouffe ces populations, nous! Nous ne sommes pas les seuls, il y a la Chine, elle achète les marchés pour les couler et importer ses produits, et bien d'autres qui participent à tout ça.

Je comprends ce qui a amené autant de différences entre la vie européenne et africaine, mais je ne comprends toujours pas pourquoi on laisse l'afrique se noyer au lieu de lui tendre la perche pour l'aider à s'en sortir. Pourquoi pas l'unité, la fusion et le soutien?!

Je suis venue, j'ai vu, je n'ai pas vaincu! Par contre je suis loin d'être vaincue, j'ai envie d'en voir plus, d'en savoir plus.

J'ai pris un belle leçon de vie. Même si ce voyage me laisse beaucoup d'interrogations, j'y vois déjà plus claire sur l'orientation à donner à ma vie, tout ça m'aura ouvert les yeux: VIVRE AUTREMENT, plus simplement et essayer de garder cette philosophie de vie.

Tout le monde ne vit pas ses voyages de la même manière que nous, il y en a qui prennent ça à la légère, pour nous c'était du sérieux, on attendait beaucoup de cette expédition. On savait qu'au bout de tout ça, plus rien ne serait pareil pour nous. Mission accomplie!

A Jo et la passion qu'il vit pour l'afrique, qui m'a amenée ici.

Didine



UN GRAND MERCI,


A nos famille et surtout nos parents qui ont fait que nous en sommes là aujourd'hui.

A tout nos potes qui soutiennent Afreeca de loin ou de près; Cyril, Paupau, la Momie, Fredoch, Mag, Gaet's, Lisou, mon P'tit pinceau, ma Poule, Spud, Marie-Laure, Nono, Virginie, Babou, Jenny, l'Abbé couz, Kyfran, Steve, Juju, Flora, Cédric, Marie R, Betto, Aurélie, Soph, Bouboule, Nin's, Yohan, Jean-ma, Framboise, Fafa, René, Teb, Flo, Dèf, et Gaet's avec qui on a partagé un bout d'chemin...Et tout ceux qu'on a oublié...(pardon)

A tout nos généreux donateurs, matériel ou en flouz.

A STACCATO, pour la création du site internet et du blog, notre moyen de communication avec vous!

A PIED ONG et ALCS qui se mobilisent continuellement pour améliorer la vie de tout ces enfants, ces femmes et ces hommes victimes de l'injustice, de la pauvreté et de l'exclusion... Respect et courage à vous.

A Zaki, notre pote de Ouaga, ce petit bonhomme est un exemple pour tous, preuve vivante qu'il ne faut jamais baisser les bras.

A toutes ces rencontres que l'on a fait sur la route:

Nos autostoppeurs: Marion, Zou, Paulo, Rémi la rumeur, Auréa, Derrick, Daouda, Fabien, Jo, Mam Cheikh.
Nos plus fidèles compagnons de route Les Manchots, faites du bruit pour le James Bus ce vieux pèpère qui part en kit.(vive Peugeot!)
A Gauthier pour son gâteau au chocolat!
A Gauthier, notre ami à 4 pattes qui a gardé les camions 3 semaines nuits et jours.
Un couple à part, Raf et Jessie, qui nous ont remis des rêves plein la tête.
Bernard et Michelle, la famille Cassard, Ludo, Yo et Vaness, Pacha et Christelle!
A Mehdi de Zagora à Marrakech.
A Laurent de la Martinique.

A frère Alfred Duquet sans qui l'association n'aurait peut-être jamais existé.

A tout ces gens que l'on a rencontré en 11 mois et qui nous ont tant donné.

A notre Cam'tar, Marcel, chauffe Marcel chauffe! Ca y est on l'a baptisé mais pas à l'eau bénite!!



Et à cette grande école qu'est le voyage et où l'on commence tout juste "nos études"!!!!!!

Attention, restez avec nous, l'aventure n'est pas finie!

jeudi 13 novembre 2008

Toujours le top!


la fabrication d'huile d'olive

Coucou les loulous!
En admettant qu'il y a encore des loulous qui nous suivent parcqu'on ne reçoit pas beaucoup de messages! Peut-être y a t'il un problème informatique!
Voici les dernières nouvelles:
Nous avons quitté Essaouira il y a une semaine, après avoir achevé le projet dépliant ALCS. Ce travail est fini ,pour nous seulement, car le document, lui, n'est qu'en début de vie! Il y a encore du boulot pour l'ALCS, qui doit le distribuer et le traduire en langue arabe.

dernier couché de soleil sur Essaouira

Le départ a été un peu éprouvant, on avait pris l'habitude de voir kacem tous les jours, on échangait beaucoup avec lui, c'est quelqu'un de très ouvert. On a envie de revenir pour le festival Gnawa, on verra d'ici là comment se présentent les choses.


Nous avons eu notre rendez-vous avec Sidi Ahmed DOURAÏDI, coordinateur national, ce lundi matin à Casablanca. Nous lui avons apporté un cadre de la page de garde de la part de la section Essaouira, ainsi qu'un petit nombre de dépliants. Notre travail a l'air d'avoir plu, en tout cas, il va être utile et c'est ça l'essentiel.
Ce qui ressort de notre entretien, c'est que le dépliant va être traduit au plus vite en arabe, que même ceux qui ne parlent pas le français puisse le comprendre. D'autres impressions vont ensuite être réalisées, puis il se peut que les antennes du maroc soient chargées de le distribuer.
Il va, apparement, être integré dans un projet de prévention auprès des jeunes qui va débuter dans peu de temps, notamment avec le soutien de TOTAL MAROC (référence ou pas?!).
Je n'émets pour l'instant que des hypothèses, car même si c'est sur la bonne voie, ce n'est pas certain. J'ai demandé à ce qu'on nous fournisse un suivi régulier de l'évolution de notre petit papier. La suite, INCH'ALLAH!
Essaouira, c'est donc fini. On a fait une halte dans la ville de SAFI, où on a visité pour la deuxième fois les ateliers de poteries et fait quelques achats, c'est maintenant ou jamais! Mais la poterie, ça prend de la place dans le camion! C'est fragile et pas très pratique. Mais c'est tout un art. IL faut les voir travailler! En deux secondes ils te fabriquent un tagine de leurs mains, parfait le truc! Je ne parlerai pas de ceux qui font les dessins, à main levée, et la couleur. C'est beau à voir, et encore plus beau quand tu as un bout de viande avec des légumes dedans!



Ensuite, on s'est arrêté rendre visite à Saïd et Nadia. On est arrivé un vendredi, je vous raconte pas le couscous que Nadia nous avait préparé. C'est pas dur, on a fini le plat rien qu'à nous avec Jo. Je peux vous dire que dans un plat, il y a une bonne quantité, on doit pouvoir manger à 6 ou 8 facile, nous on était 4. Nadia nous a amené dans les bonnes boutiques, celles où tu trouves des produits de qualité et pas chers. On a cuisiné ensemble, c'était bien. On a profité des deux petits loulous, Norah et Omar, deux flèches.

Toutes le photos ci-dessous ont été prises à Chaouen

Depuis on se balade, tranquillement. On avait envie de visité Chefchaouen, et c'est sans regret, c'est magnifique. Nous sommes ici pour un petit moment, il y a le soleil, et pleins de balades à faire dans la montagne. On a rencontré des dijonnais, Mélodie, Nico et Cyril, des habitués (pour presque tous) du maroc. Ca aussi c'est une belle rencontre, une comme celles qu'on aime bien. En plus ils habitent pas loin, on va en avoir du monde à aller visiter quand on va rentrer...Cyril, il nous attend prochainement à Lyon avec un bon bourguignon dailleurs, hein?

Il nous est arrivé une petite mésaventure: Un soir on squattait dans une rue en ville, on jouait aux dés dans le camion. On a juste entendu un petit bruit après le porte arrière du boxer, on venait de se faire voler la natte qui y était accroché, après l'échelle depuis le mois de mars. Jo a couru après les types, des jeunes, mais c'était trop tard. C'est pas ce qu'il y a de plus grave, mais c'est la manière dont ça s'est passé qui nous fait chier. On était là et on a rien vu, zob!


Petits messages avant de vous quitter:
On adresse toutes nos félicitations à ma soeur et Sam, et la soeur de Jo Carole et Yo qui se sont pacsés, ainsi qu'à Virginie et Nono. Beaucoup de bonheurs à tous de notre part.


Et bon anni à mon royal petit frère, Gaéts et Ma petite bête, qui ont fêtés leurs anniversaires ces jours-ci. Pleins de bisous à eux, et à vous tous!

A plus!