OUAGA, c'est fini! Et dire...

...que ça fait presque 2 mois qu'on y a posé nos valises..Et qu'il s'en est passé des choses, ici. Il y a eu Cyril et Pauline, les retrouvailles avec les manchots, le palu de Stéph, la dysenterie de Jo (des chochotes ces mecs!), la rencontre avec Laurent, l'arrivée de Flo, le départ de Gaétan et Flo, l'arrivée d'Alex..

Gaéts et Laurent (toutes les affaires de Laurent sont dans le sac qu'il tient)

Déjà, des nouvelles de Laurent. Dans le dernier message, il avait été mis à la porte de l'endroit dans lequel il logeait. Il m'a expliqué un peu plus dans les détails ce qui s'est passé; tous les gens venant de Tiébélé (village de Laurent) sont logés dans le même endroit et ce sont les fonctionnaires de Ouagadougou originaires de Tiébélé qui se cotisent chaque mois pour payer les frais d'éléctricité et d'eau. Ce mois-ci, celui qui est allé chercher l'argent l'a volé. Le propriétaire, "pour se rembourser", a prit toutes les affaires de ceux qui ne pouvaient pas le rembourser de leur poche. Laurent s'est vu confisqué jusqu'à son matelat, et malheureusement, ses médicaments! sans parler de ses habits, avant d'être mis à la porte..

Nous avons donc eu une bonne discussion avec lui, à savoir ce qu'il allait faire à l'avenir. Lui, s'est rendu-compte que s'il restait à Ouaga, il allait mal finir. Son souhait, c'était rentrer dans son village le plus rapidement possible, parce qu'à Tiébélé, il a son travail de cultivateur, il peut donc gagner sa vie, pas comme ici. Evidemment, il n'a pas d'argent pour prendre le bus, et puis tout ça dépend de ses visites pour sa blessure! Si il doit aller chez le dermatologue toutes les semaines, autant rester à Ouagadougou, les trajets lui reviendraient trop cher. Nous, on veut bien continuer à le prendre en charge avec l'association et lui payer son trajet, si c'est pour lui sauver la peau. Lui accepte seulement qu'on lui paye le transport, pour le règlement des visites médicales, il veut s'en sortir tout seul à l'avenir. Il nous est reconnaissant, mais ne tient pas à dépendre de nous, avec son métier de cultivateur, il dit pouvoir s'en sortir.

Nous sommes fixés dès le lendemain pour son retour, nous avons une visite chez le dermato pour ses résultats d'analyses et nouvel examen de sa blessure, et nous l'amenons chez l'ORL pour ses oreilles qui supurent. Pour ses oreilles, il parait que ce n'est pas grave, le medecin nous informe que cela arrive couramment ici; il a un abcès percé à l'oreille droite, et un bouchon de chaire à l'oreille gauche + beaucoup de saleté. Il ressort avec un bon traitement; gouttes, antibiotiques et doit revenir dans un mois pour un lavement.

Le dermato ne trouve pas d'amélioration notable sur sa blessure, mais une semaine, ce n'est pas assez long pour constater une amélioration. Laurent doit maintenant bander la plaie pour la protèger des mouches, et doit revenir dans un mois. Ses resultats d'analyses sont bons, pas de soucis.
Tout se passe comme nous l'avions espéré, pas de visites avant un mois, ca lui laisse le temps de rentrer au village. Dès le lendemain il prend le bus, ses médicaments dans le sac et nous promet de tenir sa promesse, c'est à dire venir voir Gaston de maison du coeur après chaque visite chez le medecin, et Gaston nous tiendra informé par mail de l'évolution de son état, et de sa volonté de guérir.

On est content pour Laurent, il est heureux de monter dans le bus. On n'a pas eu l'occasion de passer beaucoup de temps avec lui, mais ses discours sont rassurants, on dirait qu'il a de la volonté, qu'il veut s'en sortir. On le lui souhaite.

3 jours plus tard, Gaéts est en ville, quand un type l'accoste en lui demandant si c'est bien lui qui a aidé Laurent. Gaéts répond que oui, et le gars lui dit que Laurent n'a pas eu assez d'argent pour retourner au village, qu'il est sur ouaga!! Surprise et incompréhension, il avait même trop d'argent pour le trajet Ouaga-Tiébélé. Gaéts prie le gars de dire à Laurent de venir nous voir pour des explications. 1 heure plus tard, il est chez nous; deux types qui ont prit le bus avec l'avaient vu avec nous quand on l'a déposé (ils ont compris qu'on lui avait donné de l'argent). Ils ont profité d'une halte pour lui piquer son argent et ce qu'il lui restait de fringues + ses médicaments, encore!! et l'ont empêché de remonter dans le bus. Il s'est retrouvé là, sans rien. Plus près de Ouaga que de son village, il a décidé de rebrousser chemin et a galeré pour trouver une voiture qui voulait bien le prendre en stop. Il n'a pas osé venir nous voir, il avait trop honte de ce qui lui était arrivé après ce qu'on avait fait pour lui. Il ne veut pas de notre aide, mais par contre, celui qui l'a prit en stop, si! Parce que Laurent lui a raconté ce qui s'est passé, et étant donné qu'il est à la rue, le mec s'occupe de lui, le loge et le nourrit, mais pour lui aussi la vie est difficile et il ne peut pas l'avoir infiniment à sa charge. C'est un transporteur qui fait régulièrement le trajet Ouga-la Ghana. Il repart l'après-midi même sur le Ghana, en passant près de Tiébélé.

Nous, on est déçu parce qu'on revient à la case départ; Laurent est à Ouaga, sans médicaments pour se soigner. On n'a pas 50 solutions! Le mec nous dit qu'il veut bien ramener Laurent jusque chez lui, mais qu'il faut qu'on paye le trajet, le départ est prévu à 16h, il est midi. Trop tard pour retourner chez le toubib pour une nouvelle ordonnance, on se rappelle des médicaments pour sa blessure, mais pas pour les oreilles. On retourne lui acheter ces médocs en pharmacie et on le charge de retourner chez l'ORL et recommencer à zéro lors de la prochaine visite.

A 16h, il est dans le bus, et cette fois le transporteur a mon numéro de téléphone pour nous envoyer un message lorsque Laurent arrive chez lui. 3 jours plus tard je reçois un message, il est bien arrivé, tout va bien! Ouf! Y'a des gens qu'on la poisse jusqu'au bout.. Cette fois, on attend de voir s'il ira à la visite chez le medecin au mois d'août, on vous tiendra au courant.

Pour les autres nouvelles, ça y est, le quatrième membre de l'asso est arrivé! Et est déjà repartit! Flo a attérit à Ouaga lundi dernier dans la nuit, pour faire la remontée vers la france avec Gaétan. On n'a donc pas profité longtemps de lui, puisque dès mercredi, ils ont reprit la route. Pas facile de laisser repartir le gaéts, après avoir vécu tout ça ensemble. Bon, on leur souhaite bonne route, et vraiment bon retour à Gaéts parce que je pense que ça ne va pas être facile. Mais on pense bien à lui..Tu nous diras ce que ça fait, Guitoune!

Apparement le trajet se passe bien, on sait qu'ils ont crevés à 150km de ouaga, les aléas du voyage! Et qu'ils se dirigeaient sur le sénégal aux dernières nouvelles.

Evidemment, on a fêté le départ de Gaéts samedi dernier. Pour l'occas, Gaéts nous a offert ruhm, vin, grillades, des produits de luxe qu'on ne se permet pas d'acheter d'habitude. Une bonne bringue, avec Zak évidemment. Je vous mets un petit aperçu de la fin de la soirée! regardez bien les têtes, c'est du chouette, hein! Y avait des photos bien pires, je suis restée raisonnable. Faites l'agrandissement, ça vaut le coup. Merci pour la soirée Gaéts.

Alex s'habitue à la vie dans le camion

Ce samedi, c'est Alex que nous sommes allés attendre à l'aéroport à 2h30. Petite soirée au kingston (maquis reggae de ouaga) pour passer agréablement le temps avec un bon concert, c'était cool. On est très content de retrouver notre bon vieux suisse! Alex a amené la Franche-Comté dans son sac; jambon fumé, comté, saucisse de morteau, saucisse cendré, cancoillotte (merci 1000 fois ma flo), gentiane!!Courrier de la famille à qui on fait d'énormes bisous et qu'on remercie. Donc, pour l'instant nous sommes en excellente santé, on vit très bien. Demain on reprend la route du mali, Ouaga, c'est fini. On a beaucoup de bon souvenir ici, notamment avec Cyril et Paupau, Zak.. c'est un peu une page du voyage qui se tourne puisque Gaéts n'est plus là. Mais l'aventure continue!

Miam-miam

Les enfants de maison du coeur à qui Afreeca a fait un don de vêtements

On voulait faire un retour sur CINE DROIT LIBRE, mais là je n'ai pas trop le temps de vous en parler. On remet ça à plus tard, c'est promit.

Cette fois, c'est du mali qu'on vous donnera des nouvelles. On remercie Zak de nous avoir consacré autant de temps, vraiment c'était très agréable, on regrette beaucoup de ne pas pouvoir le mettre dans notre valise, mais on espère le revoir en France à la fin de l'année.

Ne me reste plus qu'à souhaiter que tout aille bien en France, que vous avez le beau temps, et vous dire..A très bientôt!

Quoi de neuf à Ouaga?

Il est pris en flague entrain de mater Amandine sous la douche! Sale rapace! Au milieu, un petit bonhomme et à droite la cérémonie du thé.

Pas grand chose, "la routine"en quelque sorte! Donc pour casser un peu le rythme qui c'était installé, je suis allé faire un petit tour à l'hopital! Après les dentistes Marocains, Sénégalais, et Burkinabés, allons voir ce que valent les médecins au Burkina!!

Suite au palu de notre ami Stéf, on était persuadés que j'y avais droit aussi, tous les symptômes correspondaient. Finalement, après analyses de sang, de selle, de poivre et j'en passe...ils m'ont trouvés une dysenterie! Donc aux toilettes tous les 1/4 d'heure, quand ce n'était pas toutes les 5 minutes. 3 jours sous perfusion, 6kg en moins (9 depuis le début du voyage) et 700€ de frais médicaux. La meilleure dans tout ça, c'est que notre très cher assureur, M. Herzog de l'automobile club nous a souscrit une assurance santé un peu particulière; on est bien couvert pendant 1 an, mais les voyages à l'étranger ne sont pris en charge que sur une durée de 90 jours après avoir quitté la france. Pourtant, notre véhicule est assuré pendant un an, et les documents de douanes qu'il nous a fournit sont également valable un an. Sincèrement, vous trouvez ça logique? On demande des papiers pour un voyage d'un an, et on ne nous assure à l'étranger que pour 3 mois? Ca veut aussi dire que depuis 2 mois 1/2, nous ne sommes plus assurés!! PLEASE, HELP!

Sinon, pour ceux que ça interesse, je vais mieux! Du riz, du riz et encore du riz, ça requinque.

Ca bouge au niveau associatif! Dabord des nouvelles du tournoi qui apparement c'est super bien passé, du soleil, une bonne vingtaine d'équipes présentes (Je me rappelle plus du chiffre exact, excusez moi!), et surtout une forte mobilisation de notre entourage, qu'on remercie tout spécialement.

Dans notre quartier, on a rencontré une association "maison du coeur", fondée à l'origine par une suisse. "Maison du coeur" s'occupe des orphelins et des abandonnés, mais aussi des enfants des rues. On prend la température, dans l'espoir d'une collaboration, mais nous sommes surpris! L'assoc vit de dons et de l'aide du programme alimentaire mondiale, nous ne sommes pas utiles! et bien, ca fait plaisir! On partage tout de même quelques moments ensemble; ils nous emmènent labourer et semer aux champs avec eux, c'était super sympa! On va leur laisser quelques habits pour les enfants.

On a fait une rencontre un peu particulière, ici, à Ouaga. Un jeune est venu nous aborder, comme beaucoup le font.

"C'est à vous le camion? Vous êtes venus jusqu'ici par la route? Venez avec moi vers le camion, j'ai quelque chose à vous montrer."

Et nous de répondre "Qu'est ce que tu as à cacher, pas la peine d'aller au camion pour nous montrer ton truc!"

Là, le jeune (Laurent) ne relève pas et nous demande ce qu'est la gangrène. Evidemment, on n'est pas medecin, on ne sait pas exactement. On a vaguement parlé de plaie infecté, de sang infecté, et de membre coupé..Notre petit gars est devenu soudain très inquiet, j'ai même cru l'espace d'un instant qu'il allait se mettre à pleurer.

Evidemment, on a compris que ce problème le concernait, on a examiné la plaie, pas jolie à voir. Ca supure beaucoup, et la cheville est toute gonflée.

On n'a pas pu le laisser comme ça. C'est pas vraiment la politique de l'assoc de faire dans l'individualisme, mais on ne pouvait pas passer à côté de ce type.

Au dispensaire où il nous conduit, on apprend que la blessure traîne depuis 6 mois, qu'il vient au moins une fois par mois pour essayer de se faire soigner. Il souffre horriblement, boîte, a des lancées jusque dans la poitrine et ne peut pas trouver du travail dans cet état.Comme il n'a pas d'argent, il ne peut pas se soigner, et on le laisse déperir.

La situation de Laurent est compliquée, mais représentative de ce qui se passe ici: il arrive tout droit d'un petit village proche du Ghana, où son père est cultivateur. Comme beaucoup de jeunes du villages, il a voulut venir à la capitale en pensant que la vie y serait plus facile. Les personnes venant de son village sont toutes rassemblées dans un même centre, ici, où un organisme règle l'électricité et l'eau consommée. Pour la nourriture, c'est chacun pour soi. Il nous explique que c'est un peu la jungle, la nuit, ses propres amis du village lui piquent ses fringues et son argent. Il est obligé de cacher son fric (quand il en a) et ce qu'il a de précieux (c'est à dire rien) chez un ami, qui a une porte qui ferme à clef.

Il est venu nous trouver, parce qu'il pensait qu'on avait suffisament de moyens pour le soigner.

Au dispensaire, on nous renvoit chez le dermato, à leur échelle ils ne peuvent plus rien faire, la plaie est trop infectée. Chez le dermato, on souffle: on ne parle pas encore de gangrène, malgré une surinfection de la plaie. On découvre aussi un gros problème de circulation du sang, très mauvaise. Pour réparer tout ça, il faudra au moins 6 mois, et une visite par mois chez le dermato. Laurent à l'air bien décidé à se faire soigner.

Le problème, c'est que nous, on quitte le Burkina dans une quinzaine de jours (Alex arrive plus tôt que prévu, le 19/07), et il est hors de question de laisser de l'argent dans les mains de Laurent.

Alors on a pensé à Maison du coeur, pour prendre la relève du suivi des soins (qui restent à la charge d'Afreeca), c'est un organisme en qui on peut avoir confiance. Gaston, le responsable est tout à fait d'accord, ça se goupille bien.

On a revut Laurent ce matin pour une prise de sang, et depuis la semaine dernière, sa situation a bien changé. Il a suivi son traitement, mais il se retrouve à la rue. Il semblerait qu'il y ait eu un gros vol d'argent dans la communauté où il vit, et ne trouvant pas le coupable, tous ceux qui étaient sans le sous ont été mis à la porte. On retourne le chercher tout à l'heure pour l'heberger cette nuit, et pour la suite, on va essayer de s'adresser une nouvelle fois à maison du coeur. On vous tiendra informés de la suite des évènements.

Coup de gueule, FESTIVAL CINE DROIT LIBRE:

Une semaine de films, de reportages, de témoignages et de débats sur la liberté d'expession et sur les droits humains. Inutile de vous dire qu'ici, c'est pas comme là-bas (chez nous, quoi)! Quand tu es journaliste et que tu parles trop, on te supprime! Quand tu arrives à relancer l'économie entière d'un pays et ton combat et celui des droits de l'homme, on te supprime également!

Quel avenir pour le peuple africain, victime de la corruption, des fraudes éléctorales, et du pillage de leur richesse en grande partie par l'occident, pour ne pas citer que la france. N'ayons pas peur de le dire.

On prépare deux interviews, dans lesquelles on vous parlera de ces éveilleurs de conscience (Norbert Zongo, Thomas Sankara, etc..), à venir très prochainement.

Edition spécial la manche:

Merci pour vos nouvelles, ca fait bien plaisir. Alors on suppose que vous êtes sur la route du Maroc, voir même que vous y êtes déjà!

Je crois que vous nous epargnez bien des soucis avec vos nombreuses infos, on prend note.

On imagine que vous avez eu des petits soucis, étant donné la perte du téléphone et surtout de l'ordi! Et toutes vos photos et vos films! (on veut pas remuer le couteau..)On pourra vous refiler les CD si vous voulez reprendre quelques petits trucs.

De notre côté, notre pote du mois d'août arrive finalement le 19 juillet et repart début août, alors on va arriver un peu plus tôt que ce qu'on pensait au maroc.

Je ne pense pas qu'on va passer par le sénégal, mais Gaéts peut-être. Ca fait plaisir d'avoir des nouvelles de nos auto-stoppeurs. On vous redonnera des nouvelles par mail, mais soyez pas trop pressés!

Au fait, vas y molo-molo dans les dunes, Jean-Louis!

Et votre palu?

Allez, gros becos à vous!

Petit coucou et merci à Flora et sa famille, merci à Sonia de nous suivre de la suisse, et à tout ceux qui nous encouragent et qu'on ne peut pas citer (vous êtes trop nombreux!) A bientôt!

On voit régulièrement Zach, dont on vous a parlé dans le message précédent, et c'est un vrai plaisir parce qu'il nous apprend beaucoup de choses! A gauche il est avec sa fille, Aminata Sylvie, et à droite avec les enfants du quartier, à qui on a donné un ballon.

La saison des pluies s'installe, petite douche naturelle. Ne vous inquiètez pas, on a toujours pas ressortis les pulls!

Et un petit coucou de nous! A l'occasion de nos 7 ans. (pour le meilleur, et pour le pire!) Un bisous à Caro qui est née le même jour que notre anniversaire.