mardi 12 avril 2011

Au revoir Bladi...



Les vlà les puits, complètement finis (photo de droite). La margelle mesure un peu plus de 1 mètre de haut, elle est cimentée sur l'exterieur.



Pour info, il faut en moyenne 800l d'eau pour la réalisation du compost. Ca fait les biscotos de remonter ça au seau!



A droite, l'ancien système de clôture. C'est ce système qui a été interdit à cause de la déforestation. A gauche, c'est la clôture de Bladi. Un investissement de 450 000Fcfa soit environ 700€. Coûteux mais nécessaire. C'est tellement sec là-bas que la moindre petite touffe verte se fait avaler par les bestiaux. A l'interieur du grillage vont être plantés des épineux (acacias), qui, avec le temps, formeront une haie vive protectrice naturelle. On a acheté les graines à Ouaga, c'est un "Hakilien" qui va s'occuper des pépinières. Le travail a déjà commencé.



Les femmes entrain de s'occuper du compost...Le compost en région sahélienne, on vous en a jamais vraiment parlé. Pour vous expliquer en bref, il est composé de :




  • 1 fine couche de cendre


  • 1 brouette de matière organique (fumier)


  • bien arroser


  • 1 couche fine de banco (terre argileuse)


  • 15cm de matière végétale (qui trempe depuis 24h dans un bac prévu à cet effet)


  • 1 fine couche de cendre


  • 1 brouette de matière organique


  • bien arroser de nouveau

On répète l'opération (en superposition) de 5 à 7 fois, à la fin le tas mesure environ 1 mètre. On le recouvre de paille pour le protèger du soleil et éviter l'évaporation.


Au départ, le compost est placé dans une fosse de 15cm de profondeur qui permet de mieux garder l'humidité.


15 jours plus tard, on retourne le compost dans une autre fosse, on l'arrose, de cette manière on relance le processus de transformation. Rebelotte 15 jours plus tard...En tout, on retourne le compost 4 fois. 2 mois plus tard, magie: 800kg de compost sont prêt à être utilisé!


A bladi, on a lancé 2 cycles de compost, qu'on retourne à 1 semaine d'intervalle, ainsi, 800kg de compost vont sortir toutes les semaines. Le premier compost arrive à terme dans 1 semaine et demi.


C'est le coeur gros que nous avons quitté Bladi Dimanche matin. Déjà 2mois que nous partageons la vie de ces villageois si chaleureux, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le projet a été réalisé avec succès jusqu'ici. Le plus dur reste à venir, cultiver la terre du diba! Tous nos espoirs sont entre les mains des femmes, mais étant donné leur motivation je suis confiant ça ne peut que marcher! Nous avons fêté la fin des travaux comme il se doit. C'est à dire sans alcool dans un village à 99% musulman. Hakili avait organisé une réunion à 8h00 du matin avec les habitants afin de distribuer les parcelles à 104 femmes. La réunion a commencé à 10h00, normal! Devant chez le chef du village. On est ensuite tous partis au jardin pour montrer à chacune d'entre elles où se situait leur petit lopin de terre. Quelle ambiance dur de transcrire ces moments.



Plan du jardin, en orange c'est les allées, les trois ronds représentent les puits et dans la partie jaune c'est le compost.


Ensuite on a mangé du riz et du poulet chose assez rare pour beaucoup ici, le repas quotidien étant le tô. Un petit match de foot pour digérer en plein cagnard Hakili Afreeca contre les jeunes du village on a pris 3-0 et on a raté 2 pénalty. D'après certains on aurait été marabouté!!

Comme les filles ne peuvent pas se dépenser au foot, elles se dépensent en dansant la Djanjoba (danse traditionnelle) jusqu'à la tombée de la nuit. Je vous raconte pas la poussière que ça dégage, encore pire au bal "poussière" (justement) qui a suivi.








Habitation de Bladi








Là, une vieille nous montre comment filer le coton.




Atelier coton, la pagne bleu qu'on voit derrière et sur la photo de la Djanjoba est le pagne traditionnel Dafing (une des ethnies du Burkina dont Bladi fait partie). Avant notre départ, les femmes en ont offert un beau à Afreeca, ça nous a beaucoup touché.




Issou (à droite) travaille dur sur la parcelle de sa maman...J'ose pas vous dire son âge. (3ans et demi). La semaine suivant l'attribution des parcelles, on a vu du changement au jardin. La terre commence à être retournée partout, chacune pense à ce qu'elle va planter. Bilan du projet, on est content de cette collaboration avec Hakili, on les remercie pour leur disponibilité, leur investissement et si tout va bien, on continue sur le jardin l'année prochaine. Bac de rétention d'eau, pompes pour les puits, du boulot y'en a tout le temps!






Tous les bons chasseurs reconnaitront l' écureuil d'Afrique!! Hein Spud!!
Voilà, Greg est resté à Bladi encore quelques jours, merci à lui de s'être investi dans le projet. Je prends l'avion ce soir pour Lyon et Jo part en balade au Togo, il rentrera en avion depuis là bas.



Merci à vous de nous suivre, on est impatient de vous lire, becs!

3 commentaires:

Dédé a dit…

Félicitations pour votre travail!On a presque les larmes aux yeux!( De voir votre réalisation,mais aussi la misère de ces gens,qui gardent le sourire!)Je vois que Jho a son permis de conduire! Il a une belle (2 ânes),et en plus avec une roue de secour, qui tient les reines!!!!Bises à vous!

stefemi a dit…

Oté la doubie !!

Qui commence bien, fini bien...

Beau travail que vous avez fait là!!!

Félicitations... =))))))


Le bécots
des ManchÔ.

Unknown a dit…

JOH, AMANDINE et AFREECA dans son entièreté, Je vous dit merci, merci au nom des femmes de Bladi, merci au nom de HAKILI. j'avoue que quand je vous ai vu arrivés à Bladi, j'étais partagé entre doute et impatience. Doute de vous voir tenir longtemps dans un milieu aussi aride que Bladi. Mais j'ai été rassuré puisque vous avez de tout temps et en tout lieu dans la réalisation au mm2 près, de ce jardin.
Impatience, parce que j'avais hâte de voir la fin des travaux, voir les femmes en possession de leur lopin tant attendu, offert avec bienveillance par AFREECA. Je suis aujourd'hui tout simplement un homme comblé.